Les langues africaines, comme toutes les langues de civilisation, se caractérisent par leur forte densité. Chaque mot possède une âme, et une dynamique intrinsèque. Alors que déjà en accident le traducteur est soupçonné de trahison, en Afrique il commet un sacrilège; il viole la déité du verbe qui s’est fait et continue à se faire chair.
La phrase est un accouplement de mots producteurs de magie. La parole devient ainsi un art sacré avec ses prêtres que sont le conteur de “Mvet” bantous, le griot du sahel ou le le “pleureur” des funérailles bamiléké. Par une une sorte de dynamique auto entretenue, les mots recréent le monde à la grande fascination de l’émetteur et de son auditoire.
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